LE GOUVERNEMENT MANOEUVRE EN RECUL
Le SNESUP vient de prendre connaissance ce mercredi en fin d'après-midi
des déclarations du premier ministre et de la ministre de l'enseignement
supérieur et de la recherche. Ces déclarations témoignent de manœuvres
en recul du gouvernement face à une mobilisation exceptionnelle du monde
universitaire, qui se renforce malgré les vacances universitaires et qui
touche tous les secteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Si le premier ministre ose plus clairement prononcer l'enterrement de la
version actuelle du décret statutaire, il reste encore aux
universitaires à faire prendre en compte l’ensemble des principes que la
mobilisation déterminée porte : refus de l'alourdissement des services
d'enseignement, prise en compte de l’ensemble des activités dans les
services, reconnaissance du rôle du CNU dans la gestion des carrières,
refus de l’arbitraire exercé par les présidents d'université -notamment
en matière de promotions, de congés scientifiques. Les orientations
gouvernementales persistent à s’inscrire dans une logique de primes,
donc d'individualisation des conditions de travail et de rémunérations.
Le gouvernement est contraint de reconnaître les immenses besoins en
personnels d’enseignement dans l'enseignement supérieur. Toutefois, le
gel annoncé des suppressions d'emplois ne porte que sur les
enseignants-chercheurs et ne marque donc aucune inflexion par rapport au
budget 2009. De plus, le gouvernement ignore l'exigence d'un plan
pluriannuel de recrutements.
Même s’il reconnaît la nécessité d’une formation complémentaire pendant
l’année de stage, sans en préciser les modalités, le premier ministre
s'obstine à ignorer la revendication majeure de retrait du projet actuel
de dispositif de formation et de recrutement des enseignants
(mastérisation). Les positions adoptées par plus de 85 % des universités
en France, qui refusent de s'inscrire dans une logique de démantèlement
de la formation et des concours, sont ignorées.
Aucune des déclarations du premier ministre ou de la ministre ne
concerne les revendications essentielles portant sur les organismes de
recherche et le contrat doctoral.
Le SNESUP mesure les quelques inflexions apportées aujourd'hui aux
orientations gouvernementales. Elles ne lui semblent pas de nature à
sortir de la crise. Le SNESUP précisera, après consultation de ses
instances, sa participation éventuelle à la réunion prévue vendredi.
D'ici là, il appelle à poursuivre la mobilisation et au succès des
manifestations prévues demain en France.
Paris, le 25 février 2009
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