le jeudi 29 septembre de 17h à 19h, séminaire en ligne, de l'International association for the study of popular music branche francophone d'Europe. Ouvert à tous par zoom
Elle sera animée par Barbara Lebrun (Université de Manchester) et Giovanni Pietro Vitali (Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines), autour des pratiques culturelles et politiques dans la chanson populaire.
Voici le lien de connexion :
ID de réunion : 802 743 9823
Code secret : 518894
Vous trouverez ci-dessous les résumés de leurs présentations.
Giovanni Pietro Vitali
Voices of Dissent. Approches interdisciplinaires de la nouvelle musique populaire et politique italienne
Dans ce séminaire, nous présenterons les résultats d'une recherche qui a été publiée dans le livre Voices of Dissent
(Oxford : Peter Lang, 2020). Cette étude traite de manière
interdisciplinaire la musique politique italienne, principalement
d'inspiration folk, à travers une approche méthodologique typique des
études culturelles avec l'aide d'outils numériques. La période examinée
dans cette étude commence dans les années 1960 et va jusqu'à
aujourd'hui. À travers l'examen des activités musicales de groupes et
d'auteurs-compositeurs-interprètes, attribuables à des positions proches
de mouvements idéologiquement alignés sur la gauche ou proches des
positions de l'extrême droite, sont mis en évidence les profonds
clivages d'un pays qui, aujourd'hui encore, ne parvient pas à se défaire
du fascisme, la haine politique des années de plomb et les divisions
sociales des années 1990 - 2000 qui ont culminé avec les violences
policières qui ont eu lieu à Gênes lors de la réunion du groupe des 8
(G8).
Grâce à une approche profondément interdisciplinaire, nous
mettrons d'abord en évidence les connexions culturelles entre la musique
politique italienne et les influences populaires et traditionnelles
internationales. Dans un deuxième temps, nous illustrerons une étude
numérique d'un corpus de quarante et un musiciens, qui approfondit les
aspects sociolinguistiques de l'italien afin d'esquisser des
interprétations politiques et des études de genre à travers l'analyse du
discours aidée par les outils typiques du Traitement Automatique des
Langues. Dans la troisième et dernière partie, nous présenterons enfin
une étude comparative de la relation entre les textes de ces musiciens
politiques et la littérature.
Giovanni
Pietro Vitali est Maître de conférences en Humanités Numériques au
laboratoire DYPAC de l’Université de Versailles
Saint-Quentin-en-Yvelines, avec rattachement secondaire au laboratoire
CHCSC. Entre 2018 et 2020, il a été chercheur lauréat de la bourse de
recherche européenne Marie Curie pour le projet « Last Letters from the
World Wars ». Cette recherche a été menée à University College Cork en
collaboration avec New York University et l’Université de Reading. Il
est titulaire d’un doctorat en Littérature Italienne, obtenu en France à
l’Université de Lorraine, et d’un doctorat en Sciences du Langage,
obtenu à l’Université pour Étrangers de Pérouse. Il est également
chercheur associé à l’Université d’Oxford où il est en charge de
l’analyse numérique d’un corpus multilingue de traductions du roman «
Jane Eyre » de Charlotte Brönte dans le programme AHRC « Prismatic
Translations ».
Liste des publications : https://www.dypac.uvsq.fr/m-giovanni-vitali
Barbara Lebrun
Doudous, bambous, tropiques… :
imaginaire afro-antillais dans la variété française des années 1980 »
La
culture française coloniale a longtemps représenté le corps noir selon
des stéréotypes genrés, hommes-clown à la Banania ou femmes nues à la
Joséphine Baker. Dans les années 1980, ces mêmes représentations
perdurent dans la variété francaise avec l’évocation fréquente d‘un
Ailleurs afro-antillais exotique dans les paroles, la musique et l’image
(par exemple chez Carlos, Richard Gotainer, Julien Clerc, Bernard
Ménez, Annie Cordy… voir la playlist YouTube ci-dessous). Toutefois,
cette même décennie produit aussi la bande-son de l’anti-racisme,
parfois chez les mêmes artistes, et lance des carrières discographiques
de conséquence pour quelques chanteurs noirs francophones, puis
créolophones (Compagnie Créole, Bibie, Marijosé Alié). Contextualisant
un corpus d’une vingtaine de chansons, toutes des tubes commerciaux,
cette communication dialogue avec les débats décoloniaux habituellement
réservés à la World Music et au rap (e.g. Taylor 2007 ; Murphy 2007)
afin d’éclairer la place économique et symbolique des Noirs dans la
variété française. Entre héritage colonial, légitime fascination pour
l’Autre, intentions anti-racistes et collaborations professionnelles,
l’imaginaire afro-antillais dans la métropole des années 1980 se révèle à
la fois sensible et sourd à la différence raciale, selon une tension
‘républicaine’ encore perceptible aujourd’hui.
YouTube playlist ‘Caribbean exoticism in French pop’:
https://youtube.com/playlist?list=PL5ULXfj0nJo9vLXvNvPQfxKpIbmBkMdyV).
Dr Barbara Lebrun est enseignante-chercheure en French Cultural Studies
(civilisation française) à l’Université de Manchester depuis 2002.
Spécialiste de chanson française, elle s’intéresse particulièrement aux
tensions entre prestige et succès commercial, et aux représentations
identitaires du genre et de l’ethnicité. Elle a exploré ces thèmes dans
ses deux monographies, Protest Music in France (Ashgate, 2009) et Dalida. Mythe et mémoire (Le Mot et le Reste, 2020), ainsi que dans d’autres publications. Liste complète ici: https://www.research.manchester.ac.uk/portal/en/researchers/barbara-lebrun(e50245bf-3b95-48dd-b40f-e165f17e46c2)/publications.html
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